Le Gouvernement wallon a adopté, ce jeudi 14 novembre, sur proposition de la Ministre de la santé, de l’action sociale et de l’égalité des chances, le projet de décret modifiant et insérant dans le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé des dispositions relatives aux Associations de Santé Intégrée (ASI).
Une Association de Santé Intégrée (ASI), communément appelée « maison médicale » est un centre de santé intégré et pluridisciplinaire. Il est composé au minimum de médecins généralistes, infirmiers et kinésithérapeutes. Certaines associations ont étoffé leur équipe de dentistes, psychologues, travailleurs sociaux et diététiciens. Une fonction d’accueil assure également l’écoute, répond aux demandes, gère les rendez-vous et fait le lien entre le patient et l’équipe des travailleurs en soins de santé.
L’objectif de ces maisons médicales est de pouvoir suivre le patient de manière globale et continue. Ensemble, les médecins organisent leur travail pour dispenser des soins de première ligne et ont accès au dossier médical du patient à n’importe quel moment. Leurs actions visent, d’une part, à une approche globale, intégrant soins et démarches préventives de la santé. Le travail en équipe pluridisciplinaire permet de coordonner les interventions des différents prestataires pour une meilleure qualité des soins et une plus grande efficacité. D’autre part, l’équipe y est le relais de campagnes de prévention et peut proposer des activités relatives à la santé au-delà de la préoccupation curative.
Actuellement, malgré un réel besoin social et sanitaire, une part de la population ne peut être prise en charge par une maison médicale car il n’en existe pas près de son domicile ou parce que celles-ci sont déjà saturées. En effet, les 52 Associations de Santé Intégrée agréées couvrent potentiellement 5,5% de la population wallonne. Le Gouvernement wallon souhaite atteindre une couverture de 15% de la population.
Au regard de ces considérations, le Gouvernement wallon a décidé d’établir une programmation pour l’agrément des nouvelles Associations de Santé Intégrées qui souhaitent s’installer et ce, afin de les répartir sur le territoire de la manière la plus optimale pour la population, tout en limitant le coût que le soutien financier représente pour l’autorité publique, dans un contexte socio-économique de plus en plus précaire.
Selon la Ministre, « en ce qui concerne l’agrément, celui-ci est octroyé sur la base d’un questionnaire et d’un plan d’actions pour les associations nouvellement constituées, le principe de confiance est instauré. Une subvention majorée de première installation (20 000 euros en plus des 50 000 euros annuels octroyés en moyenne à chaque ASI) pourra être attribuée dans certains cas et durant les deux premières années, afin de soutenir les ASI qui s’implantent dans des communes où les besoins socio-économiques sont élevés ou dans les communes où la densité de population est inférieure à 150 habitants au kilomètre carré . »
Enfin, au plus tard dans les trois ans à dater de l’agrément, l’inspection évaluera l’état d’accomplissement des missions et l’effectivité du respect de la norme, afin de déterminer si, oui ou non, l’association rencontre toutes les conditions pour maintenir son agrément à durée indéterminée.
Selon la Ministre, » je soutiens pleinement la création de maisons médicales en Wallonie parce qu’elles représentent une des meilleures solutions à la volonté de continuité des soins, même en l’absence d’un médecin. Ces maisons permettent naturellement d’amplifier les synergies entre les médecins et d’enclencher plus de collaborations durables entre les professionnels de la santé. Sur le terrain, c’est encore très concrètement une alternative aux gardes médicales et une manière d’envisager plus sereinement la conciliation entre l’activité professionnelle intense des médecins et leur besoin bien légitime de se préserver un minimum de vie familiale. »
En suivi de notre soutien au projet de maison médicale, le Groupe Ecolo Fleurus a déposé une motion au conseil communal.
Malgré un soutien au projet déclaré par de nombreux partis avant les élections communales, cette motion a été rejetée par notre majorité.

Dans le cadre de la Caravelle des Droits des Femmes, Vie Féminine Fleurus a organisé un débat sur sur le droit à la santé et au bien-être :
« Qu’est-ce qu’une maison médicale ? ».

En suivi de ce débat, voici quelques éléments de réponse.
QU’EST-CE QU’UNE MAISON MEDICALE ET POURQUOI ?
Les maisons médicales sont des équipes pluridisciplinaires (médecins, infirmiers, kinés, professionnels de la santé mentale et autres) dispensant des soins de santé primaires, continus, polyvalents et accessibles à toute la population.
Leurs approches intègrent le curatif, le préventif et la promotion de la santé.
Elles inscrivent leur activité tant dans l’accompagnement individuel que dans une perspective plus collective et de santé publique, de promotion de la santé tout en s’appuyant sur une dynamique de participation communautaire.
L’objectif des maisons médicales est de traiter chaque patient dans sa globalité, en considérant son état physique, mais aussi social, psychologique, économique tout en développant son autonomie. L’ancrage local des maisons médicales leur permet d’être à l’écoute de leur public, voire d’intervenir aussi dans la gestion de la santé.
La plupart des maisons médicales travaillent au forfait. Ce système de payement forfaitaire, par la centralisation du financement, favorise la concrétisation de la mise en œuvre de l’ensemble de la politique des maisons médicales et permet, par exemple, au patient inscrit de ne plus payer ni consultations, ni visites.
Mais encore ?
Les maisons médicales permettent donc d’assurer des soins :
– Continus : logique de suivi à long terme, tenue d’un dossier santé individuel et pluridisciplinaire.
– Accessibles : accessibilité géographique favorisée, multiplication des différentes formes de permanence et de contact (consultations libres, rendez-vous, garde de jour, visites à domicile,…), mise en place de conditions d’accessibilité financière visant les patients couverts par leur mutuelle mais également les patients sans couverture sociale.
– Permanents
– Intégrés : organisation de campagne de prévention notamment en ce qui concerne les vaccinations et les dépistages cancers ou autres maladies chroniques fréquentes (cardiovasculaires, diabète,…), démarche d’éducation pour la santé et de santé communautaire répondant à un besoin local.
– Globaux : prise en charge des aspects, non seulement, biologiques mais aussi psychologiques, familiaux, sociaux, culturels et économiques influençant la santé.
Maisons médicales et autres politiques
Différents types de pratique et mode de fonctionnement dans la pratique médicale existent actuellement, que ce soit en solo (modèle traditionnel du médecin de famille), en duo (association pour partager la pression notamment), groupe, réseau, maison médicales, poste de garde.
Ceux-ci ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. L’adéquation entre ces aspirations individuelles de la part du personnel de la santé et la demande rencontrée des patients est un gage de qualité des soins.
Les maisons médicales permettent, en tout cas, aux professionnels de la santé qui le souhaitent de concilier bonne pratique et préservation d’une qualité de vie familiale.
Pour en savoir plus :
Fédération des maisons médicales et des collectifs de santé Francophones : www.maisonmedicale.org
En quelques mots…
Une maison médicale est une équipe pluridisciplinaire dispensant des soins de première ligne. Elle s’adresse à l’ensemble de la population d’un quartier. Son action vise une approche globale de la santé, considérée dans ses dimensions physique, psychique et sociale. Elle s’inscrit dans une approche de promotion de la santé et intègre les soins et la prévention. La maison médicale s’appuie sur une dynamique de participation communautaire : elle valorise les ressources des habitants et du quartier. Elle travaille en partenariat avec le réseau local. Valeurs en maison médicale La maison médicale fonde son action sur des valeurs de justice sociale, basée sur un principe d’équité et de solidarité ; la citoyenneté ; le respect de l’autre et l’autonomie.
Historiquement et depuis 6 ans déjà, le projet de maison médicale pour Fleurus est porté par Vie Féminine. Aujourd’hui le MOC a rejoint ce mouvement de femmes afin que plus d’acteurs de terrain ne se montrent tout aussi impliqués. Durant la campagne électorale, plusieurs formations politiques ont marqué leur soutien à ce projet.
Ecolo est un Mouvement en Mouvements créé à l’origine par le besoin de représentation politique de nombreux groupes de citoyens et d’associations.
Ecolo Fleurus s’associe aux acteurs de la vie associative fleurusienne à l’origine du projet de Maison médicale.
N’hésitez pas à signer la pétition !
